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Trouble du Déficit de l'Attention avec/sans hyperactivité
Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental fréquent (environ 5-8% des enfants et 4 % des adultes) qui se caractérise par une difficulté persistante à moduler l’attention qui se traduit par des erreurs d’inattention, une difficulté à maintenir l’attention de façon soutenue, à résister aux stimuli distracteurs, à organiser, débuter et terminer une tâche, des oublis et une tendance à égarer ou perdre ses objets). La bougeotte associée au TDAH implique une difficulté à contrôler les mouvements (hyperactivité motrice), les comportements (impulsivité) et parfois aussi les émotions (hyper-réactivité émotionnelle). Les impacts du TDAH peuvent se retrouver dans plusieurs sphères de vie, autant la vie quotidienne, familiale, sociale, académique que professionnelle.
Le DSM-5 regroupe les symptômes du TDAH en 3 types de présentation clinique (Inattention et Impulsivité-Hyperactivité et combinée). Les symptômes sont présents depuis l’enfance et persistent souvent à l’âge adulte. Le diagnostic peut être complexe car certaines problématiques médicales, neurodéveloppementales et psychosociales peuvent mimer les symptômes du TDAH mais aussi y être associées. Par exemple, les personnes atteintes de TDAH ont souvent plus de problèmes d’apprentissage et peuvent aussi souffrir d’autres problématiques psychiatriques comme, un trouble d’opposition avec provocation, un trouble anxieux ou un trouble de l’humeur. Le TDAH augmente le risque de présenter un trouble du sommeil, d’obésité, de blessures accidentelles en général, dont les traumatismes cranio-cérébraux, le risque d’accidents de la route comme conducteur mais aussi comme piéton ainsi que le risque de tabagisme, d’abus de substances, de grossesses non planifiées et d’ITSSS.
Ce n'est pas :
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Une paresse, un défaut moral, un manque d’intérêt, d’encadrement ou de stimulation
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Une excuse
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Un manque d’activité physique (une bonne hygiène de vie-sommeil, alimentation et activité physique) est essentielle au bon fonctionnement du cerveau pour tous, une mauvaise hygiène de vie peut aggraver un TDAH mais pas le causer)
Les traitements :
La première étape du traitement du TDAH est de comprendre comment le cerveau d’une personne atteinte fonctionne et de tenter de mettre en place des stratégies adaptatives telles que permettre le mouvement (sans déranger), prendre des pauses planifiées, allouer plus de temps pour se vérifier et l’auto-correction,
découper la tâche en plus petites étapes et rapprocher les échéanciers. Pour certains élèves et étudiants, des mesures d’aide spécifiques sont nécessaires (ex. : logiciels d’aide pour la rédaction ou la lecture, passation d’examens avec plus de temps alloué, réduction des stimuli distrayants par port de casque d’écoute ou local adapté). Le fonctionnement global peut être amélioré par la mise en place de routines et l’utilisation de listes de tâches, de pictogrammes pour les plus jeunes, de mémos et d’agenda. La personne et ses proches adaptent l’environnement pour réduire les stimuli distracteurs et gèrent l’utilisation du temps d’écran. Une bonne hygiène de vie et de soi facilite le fonctionnement du cerveau. Avoir un bon équilibre de vie, manger sainement et régulièrement, faire de l’activité physique et bien dormir font partie du plan thérapeutique de base. De nouvelles recherches décèlent chez certaines personnes avec TDAH un petit effet clinique d’une supplémentation en acides gras d’origine marine (omega 3- et 3-6) mais ceci demeure controversé.
La guidance parentale peut aider le parent à mieux soutenir son enfant et réduire les impacts du TDAH. Chez les plus vieux, une psychothérapie peut aider à mettre en place les stratégies adaptatives et changer la façon de penser de manière à réduire l’évitement, la procrastination et les pensées négatives. Elle peut aider à mieux gérer les émotions, travailler sur les modes relationnels et identifier des facteurs de stress mais aussi ses forces et ainsi s’épanouir AVEC son TDAH.
Les symptômes du TDAH peuvent être réduits par la médication (psychostimulants et non stimulants). Avec ces traitements, la majorité des personnes atteintes de TDAH voient une réduction de l’intensité des symptômes. Prendre une médication TDAH, c’est l’équivalent de porter des lunettes pour celui qui a un trouble visuel. La médication permet de mieux moduler l’attention, le mouvement et les comportements, rendant plus efficaces les efforts et les stratégies mises de l’avant PAR l’individu.
Il existe aussi des techniques expérimentales, encore à l’étude, tel le neurofeedback. La recherche permettra éventuellement de déterminer la place de ces approches parmi les stratégies thérapeutiques.
Que puis-je faire ?
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Manger régulièrement et sainement
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M’assurer un nombre d’heures de sommeil suffisant. La fatigue aggrave le TDAH
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Bouger, faire une activité physique
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Mettre en place et maintenir des routines
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Éviter l’alcool et les drogues
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Prendre conscience de mes forces et de mes intérêts
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Réduire l’impact des symptômes du TDAH en mettant en place des stratégies d’adaptation
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Bien m’entourer et impliquer mes proches (famille, amis)
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Aller chercher l’aide nécessaire (intervenants communautaires et en milieu de travail, professionnels scolaires, et professionnels de la santé)
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Consulter un psychologue un médecin pour clarifier le diagnostic et mettre en place des stratégies de traitement (seul le médecin peut prescrire la médication)